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Collégiale Saint-Just – Mémoire et Patrimoine

Collégiale Saint-Just: découverte I Plan I La nef

LA NEF

Construite dans la deuxième moitié du XVIe siècle, la nef a été prolongée, près d’un siècle plus tard par le chœur, ce qui a permis de doubler la longueur totale.

L’église, de forme rectangulaire, fut construite sur un plan basilical, sans transept ou à peine marqué, avec abside, nef principale, nefs et chapelles latérales. Elle est de style classique. La nef, avec ses deux collatéraux, est large de vingt-trois mètres. Elle représente la moitié de la longueur totale de l’église (cinquante-deux mètres). La hauteur des voûtes est de quinze mètres. Elle peut accueillir quatre-cent personnes.

C’est la partie la plus ancienne (fin du XVIe siècle) de l’église actuelle. Elle est formée de cinq travées avec des voûtes d’ogives surbaissées et des pilastres corinthiens supportant un entablement orné d’une frise avec les têtes sculptées des premiers évêques de Lyon, dont certains avaient été enterrés dans l’ancienne église.

Le tout est surmonté d’arcs en plein cintre pour les quatre premières travées (en anse de panier pour la cinquième). On trouvait aussi des voûtes en anse de panier dans la chapelle de la Charité, aujourd’hui disparue.

Les fenêtres hautes de la nef, ainsi que les premières fenêtres des collatéraux, sont dotées de vitraux dus à Elie Lesourd (1826), pionnier de la renaissance de l’art du vitrail dans la région lyonnaise entre 1818 et 1845.

La chaire, probablement de la fin du XVIIe siècle, refaite au XIXe, en bois avec des placages de marbre, est surmontée d’une statue en bois doré de saint Just.

Un jubé, construit en 1666, se trouvait sensiblement à la hauteur des actuels vitraux de la remise des clés à saint Pierre et du rosaire. Sa fonction était de séparer la nef où se tenaient les fidèles, du chœur dont les chanoines occupaient les stalles.

Aquarelle montrant l’ancien jubé – Document de École d’Architecture de Paris

De part et d’autre d’un passage central, on trouvait deux petites chapelles avec un autel de saint Irénée à gauche et un autel de saint Just à droite. La première partie de l’actuelle chapelle de saint Just était consacrée à saint Pierre, la seconde partie était une sacristie. De même, à droite, la chapelle Notre-Dame occupait la première partie de la chapelle, la seconde partie était également une sacristie. La salle du chapitre se trouvait au premier étage sous le clocher.

Ce jubé fut détruit en 1807, dès lors que l’église n’était plus collégiale. Sa démolition mit en évidence une différence marquée de hauteur entre la nef et le chœur d’une part, le sanctuaire d’autre part. C’est l’une des raisons de la construction entre 1827 et 1831 de l’arc triomphal par l’architecte lyonnais Joseph-Jean-Pascal Gay, en collaboration avec le sculpteur Pierre-Marie Prost.

Cet arc triomphal, inspiré à la fois de l’architecture romaine antique et de celle de la Renaissance italienne, avec un intrados orné de caissons peints de couleurs vives, supporté par quatre colonnes corinthiennes, marque l’entrée du sanctuaire, qui est l’espace le plus sacré de l’édifice, précédant le maître-autel. Celui-ci, en marbre, inspiré d’un sarcophage gallo-romain, porte en son centre le chrisme, c’est-à-dire le monogramme du Christ, entouré d’une couronne feuillagée et fleurie.