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Collégiale Saint-Just – Mémoire et Patrimoine

figures de la collégiale I Saint Just, évêque, ermite

SAINT JUST, EVEQUE, ERMITE

Textes pour la plupart extraits du Bulletin de la Fraternité Saint-Pierre à Lyon, Communicantes n° 81 – Septembre 2014 – Avec l’aimable autorisation du Supérieur

“J’ai choisi de me tenir sur le seuil, dans la maison de mon Dieu, plutôt que d’habiter parmi les infidèles.” – Psaume 83-11

Une très intéressante étude hagiographique sur saint Just peut être consultée ici. Elle est également téléchargeable ici au format PDF, avec l’accord de l’auteur.

Saint Just embarquant à Marseille
Huile sur toile – École lyonnaise, vers 1830 –  collection Tomaselli

Cependant les chanoines se méfiaient, aussi choisirent-ils de reconstruire leur collégiale à l’abri des murs de la ville, à l’emplacement où nous la voyons aujourd’hui. La construction alla assez vite pour qu’à Noël 1565 les chanoines pussent y célébrer les offices et y exposer les reliques qui avaient échappé aux destructions : le chef de saint Just et la main de saint Alexandre. Mais ensuite le manque d’argent se fit cruellement sentir et le rythme ralentit beaucoup : consacré en 1591 par Mgr d’Épinac, le nouveau sanctuaire resta sans chevet ni façade pendant soixante-dix ans. On put élever, en 1661, un chœur dont le prolongement ajoutait près d’un tiers à la longueur totale ; l’église agrandie fut à nouveau consacrée par Mgr de Neuville en 1663. Ce chœur fut fermé par la construction en 1666 d’un jubé aujourd’hui disparu. Il faudra attendre le début du XVIIIe siècle pour que soient construits par les architectes Delamonce père et fils la belle façade actuelle et les pilastres corinthiens de la nef et leur entablement.

La collégiale Saint-Just fut en vedette dès le début de la Révolution, car son curé, l’abbé Bottin, fut le premier curé lyonnais à prêter serment à la Constitution civile du clergé le 14 novembre 1790. La même année le chapitre est dissout et tous ses biens sont confisqués ; plusieurs de ses membres seront guillotinés.

Bien que l’exercice du culte ait repris dans l’église dès le 15 novembre 1795, elle ne fut rouverte officiellement qu’en 1803 dans le cadre concordataire : de première collégiale et paroissiale qu’elle était, elle n’est plus que paroissiale. Le curé, Irénée Boué (1827-1844), déploiera des trésors d’énergie pour embellir son église et réparer les dommages causés par la Révolution ; ainsi fera-t-il appel en 1831 à l’architecte J. Gay pour élever l’arc triomphal du chœur et établir au revers de la façade d’entrée les deux retables qui servent d’écrin au baptistère et au bénitier.

La révolution de 1848 mit elle aussi en vedette le curé de Saint-Just, l’abbé J.-M. Gonin, qui proclama en bénissant un arbre de la Liberté : « Le Fils du charpentier est mort sur l’arbre de la liberté. La République a toute la sympathie des prêtres »…

Depuis 1970, les paroisses de Saint-Just et de Saint-Irénée sont réunies et des raisons purement pratiques ont fait progressivement choisir l’église Saint-Irénée comme lieu habituel du culte.

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