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Collégiale Saint-Just – Mémoire et Patrimoine

Collégiale Saint-Just: découverte I Plan I La façade et son revers

LA FAÇADE ET SON REVERS

De style classique, elle a été dessinée en 1704 par l’architecte lyonnais Jean Delamonce. Sa construction, en pierre calcaire de Villebois, à la différence des autres parties de l’édifice en pierres dorées, a été conduite par son fils Ferdinand et s’est achevée en 1711. Sa disposition fait ressortir la structure interne de l’édifice.

Portail de l'église Saint-Just - Extrait du plan Séraucourt

I – LA FAÇADE

Au-dessus d’un parvis, de grands pilastres corinthiens encadrent la porte principale surmontée d’un oculus et supportent un fronton triangulaire. Des volutes servent de transition entre la façade des collatéraux et celle de la nef. Des pots à feu complètent l’ornementation. L’inscription latine sur l’entablement évoque la dédicace de l’église : “(dédiée) d’abord aux Macchabées, ensuite à saint Just .”

Le sculpteur lyonnais Jean-François Legendre-Héral rétablit, en 1828, les sculptures de Tourton (1708) brisées pendant la Révolution :

À droite, on voit une statue de saint Irénée, successeur de saint Pothin comme évêque de Lyon et un bas-relief représentant la condamnation et le martyre du saint (selon la tradition). Des reliques de saint Irénée sont incluses dans le maître-autel de l’église Saint-Just.

À gauche, statue de saint Just, 13ème évêque de Lyon (seconde moitié du IVe siècle) et bas-relief: la translation des reliques de saint Just à Lyon et leur réception par l’évêque (vers 400)

La porte principale était surmontée des armes du chapitre (détruites pendant la Révolution) avec un lion au centre d’un écu surmonté d’une couronne de baron et d’une rose et encadré par deux licornes, animaux légendaires symboles de pureté, de grâce et de modestie.

Martelage consciencieux des armes du chapitre
Essai de repositionnement numérique des armes du chapitre

La façade aurait dû s’inscrire dans un ensemble architectural plus vaste inspiré de celui de la place du Capitole à Rome, mais le projet ne fut jamais réalisé.

II – LE REVERS

C’est l’architecte  Joseph-Jean-Pascal Gay qui est l’auteur, en 1839, du revers de la façade, remarquable par la qualité des matériaux, le marbre blanc de Carrare, et le choix des œuvres ordonné selon un double parallèle entre l’eau bénite du signe de croix et l’eau régénératrice du baptême et entre le Nouveau et l’Ancien Testament.

À gauche, la cuve baptismale est surmontée de la copie d’un tableau de 1733 par Jean Restout représentant Le baptême du Christ par saint Jean Baptiste. à la base des fonts baptismaux, le serpent du mal, vaincu par le baptême, renvoie à la scène, traitée tout en haut, mais assez naïvement, d’Adam et Eve chassés du Paradis terrestre.

À droite, le bénitier, orné de quatre angelots évoquant les bienfaits de la bénédiction, est surmonté d’un tableau du peintre lyonnais Michel-Philibert Genod (1795-1862) représentant Le dialogue du Christ avec la Samaritaine et renvoyant à la représentation de Moïse faisant jaillir l’eau du rocher.

Au-dessus de la porte d’entrée principale, une inscription latine et un médaillon évoquent le souvenir du pape Innocent IV qui, à l’occasion du premier concile de Lyon, fut accueilli par les chanoines de Saint-Just de 1244 à 1251 et les remercia en les récompensant d’une rose d’or.

Il y eut un deuxième concile à Lyon en 1274 tenu par Grégoire X : en souvenir de l’union – de courte durée cependant – des Églises d’Orient et d’Occident, deux croix s’ajoutent, sur le maître-autel, à la grande croix centrale.