Collégiale Saint-Just: découverte I Plan I La chapelle de la Vierge
LA CHAPELLE DE LA VIERGE
L’aménagement de la chapelle de la Vierge telle qu’elle apparait aujourd’hui date des années 1840. Avant que d’être dédiée à la Vierge Marie, son emplacement servit tout d’abord de salle d’archives sous la première église reconstruite à la fin du XVIe siècle, puis de chapelle réservée à la Confrérie des Trente-Trois, lorsque que l’église fut agrandie vers la fin du XVIIe siècle. Elle possède un autel de marbre blanc avec un bas-relief de l’Annonciation, une statue de la Vierge Mère.
Des années 1660 jusqu’au début du XVIIIe siècle, la chapelle Notre-Dame était immédiatement précédée de celle de la Confrérie des Trente Trois, officiellement placée sous l’invocation du Saint-Esprit et du Précieux Corps de Dieu, mais ainsi nommée car elle comprenait 33 membres masculins, autant que d’années de la vie terrestre du Christ, et d’un local pour les archives. En 1717, la chapelle de la confrérie des Trente Trois est déplacée sous le jubé côté droit. Elle passa ensuite de l’autre côté de l’église.
La chapelle est éclairée par deux vitraux que l’on doit à Georges Dufêtre (1880) pour celui de l’entrée. Le thème est celui de la Sainte Famille ou Jésus apprenti charpentier. Cette scène d’intimité, déjà marquée par la Croix, représente l’Enfant Jésus découpant à la scie une croix sous le regard attendri de Marie et l’œil de professionnel de Joseph.
Les vitraux suivants, en fait antérieurs, sont l’œuvre de Jean-Baptiste Barrelon et Joséphus Veyrat, maîtres-verriers lyonnais, vers 1860, traités dans l’esprit médiéval avec des scènes superposées :
SCÈNES DE LA VIE DE MARIE, HUMBLE ET DOULOUREUSE
De haut en bas : la crèche (naissance du Christ dans la pauvreté), la fuite en Égypte (la Sainte Famille fuit la persécution du roi Hérode, Marie et Jean au pied de la Croix)
LES GLOIRES DE MARIE
De haut en bas : le couronnement de Marie au Ciel par le Christ, l’apparition de Marie à Bernadette Soubirous à Lourdes liée au dogme de l’Immaculée Conception (1858), l’Assomption de Marie, enlevée au Ciel par les anges lors de sa mort
Si l’on y prête bien attention, on remarque que la collection de vitraux de l’église forme un ensemble composite. Cela tient aux campagnes de pose successives – 1826 (Lesourd), 1845 (Brun-Bastenaire, Gentelet et Godart), 1860 (Barrelon et Veyrat), 1880 (Dufêtre), 1920-1930 (Nicod) – et à la succession des curés qui, en sachant mobiliser la générosité des donateurs, ont tenu à compléter ou à renouveler l’équipement : Boué (1827-1844), Gonin (1844-1862), Frécon (1872-1887), Vernet (1917-1934).
D’une façon générale, la chapelle de la Vierge a bénéficié de moins de moyens que la chapelle de saint Just. Le retable des années 1840 est en stuc et non en marbre et sa niche abrite un moulage en plâtre d’une statue de la Vierge à l’Enfant de style néo-classique dont l’auteur de l’original n’est pas identifié. Toutefois, l’autel de la Vierge, en marbre gris et veiné, présente sur son devant un beau bas-relief de l’Annonciation entre deux monogrammes de Marie (A et M) entourés d’une couronne de lys, le tout traité dans un style néo-classique avec de beaux drapés inspirés de l’antique. Le sculpteur est, lui aussi, inconnu.
Le thème est traité avec grâce et spontanéité. L’archange Gabriel a un beau mouvement qui met en valeur la retenue de l’acceptation de Marie surprise dans ses occupations de prière et de lecture suggérées par les parchemins sur la table et les occupations domestiques suggérées par la quenouille.
La rayonnante colombe de l’Esprit-Saint rappelle le message de l’archange : « L’Esprit-Saint viendra sur toi ».
Au-dessus, l’inscription latine “Altare privilegiatum” (autel privilégié) signale que des indulgences pouvaient être gagnées pour les défunts par l’intermédiaire du prêtre qui y disait la messe.
Devant l’autel, cachée par les bancs, on peut voir la pierre tombale de Joseph Berthois, avocat en Parlement, mort en 1708.