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Collégiale Saint-Just – Mémoire et Patrimoine

Collégiale Saint-Just: découverte I Plan I Le chœur

LE CHŒUR

“… on éleva alors un chœur dont le prolongement ajoutait près d’un tiers à la superficie totale de l’édifice. Les chanoines le réclamaient depuis longtemps, humiliés, disaient-ils, d’avoir à chasser des femmes agenouillées jusque dans leurs stalles, faute de place ailleurs”. J.B. Martin – Histoire des églises et chapelles de Lyon – Lardanchet 1908

Le chœur et le chevet ont sensiblement la même longueur que la nef. Les statues qui encadrent l’entrée du chœur sont des moulages en plâtre réalisés vers 1925 par la maison Vermare :

À gauche, d’après la statue d’André César Vermare (1905) saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars, béatifié en 1905, canonisé en 1925, patron de tous les curés de l’univers depuis 1929.

À droite, peut-être d’après une statue de Félix Dumas et issue de la maison Vermare, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, béatifiée en 1923, canonisée en 1925, docteur de l’Église depuis 1997.

La nef et le chœur étaient autrefois séparés par un jubé (détruit en 1807, dès lors que l’église n’était plus collégiale). De la tribune du jubé, les lectures (graduel, épître et évangile) des messes solennelles étaient faites à l’assemblée des fidèles par un clerc lecteur. Celui-ci commençait par demander une bénédiction en ces termes : « Jube, Domine, benedicere ! » (Seigneur, veuillez me bénir !), d’où l’appellation de cette clôture.
 
À l’entrée du chœur, la grande pierre tombale, provenant de l’ancienne église, d’Humbert de Châtillon, chanoine de Saint-Just et chantre de Saint-Paul. De part et d’autre, les stalles, hautes et basses, en noyer et en chêne, à la mesure, par leur nombre (64 places), de l’importance de l’ancien chapitre, datent vraisemblablement du XVIIIe siècle. Les tableaux du chœur ont été peints par des peintres lyonnais de renommée nationale du XVIIIsiècle.
 

L’architecte lyonnais Joseph-Jean-Pascal Gay, qui a également décoré le revers de la façade d’entrée, a réalisé en 1831, en collaboration avec le sculpteur Pierre-Marie Prost, un arc triomphal qui élargit la perspective autrefois rétrécie par le jubé et masque en même temps la différence de hauteur entre le chœur et le chevet.

Inspiré à la fois de l’architecture romaine antique et de celle de la Renaissance italienne, supporté par quatre colonnes corinthiennes, il présente une série de médaillons et un intrados orné de caissons peints de couleurs vives. Les sept médaillons de l’arc triomphal (de Jean Gourbeix, années 1930, maladroitement restaurés dans les années 1960) évoquent le Christ et ses témoins :

au milieu, le Christ, Sal[vator] mun[di], Sauveur du monde ; de part et d’autre, les quatre évangélistes symbolisés par les quatre Vivants de la vision du prophète Ézéchiel et composant le tétramorphe : de gauche à droite, saint Jean, l’aigle, saint Mathieu, l’homme, saint Luc, le bœuf, saint Marc, le lion ; aux extrémités, les saints dont les reliques étaient vénérées dans cette église : à gauche, saint Just, 13e évêque de Lyon, à droite, saint Alexandre, martyr lyonnais en 178.

L’entablement est prolongé, supporté par des pilastres et des chapiteaux identiques à ceux de Delamonce, et portant des têtes sculptées évoquant les premiers évêques de Lyon depuis saint Pothin (2e moitié du IIe siècle) jusqu’à saint Rémi (2e moitié du IXe siècle) et même jusqu’à saint Gébuin (XIe siècle), premier primat des Gaules : 22 en tout, plus celle du pape Innocent IV au-dessus de la porte principale.

Le chevet, avec une voûte d’arêtes, contient le maître-autel en marbre, également dû à Joseph-Jean-Pascal Gay. Inspiré d’un sarcophage gallo-romain, il porte en son centre le chrisme, c’est-à-dire le monogramme du Christ, entouré d’une couronne feuillagée et fleurie. Il a été consacré le 3 janvier 1831. Au dos de l’autel, on trouve un autel de préparation des offrandes et une inscription latine qui fait mémoire des consécrations successives de l’église actuelle (1591, 1663, 1831).

«  A Dieu très bon, très grand. Cet autel, consacré une première fois par Pierre d’Epinac en 1591, puis de nouveau par Camille de Neuville en 1663, vient d’être restauré en plus magnifique par Jean-Paul-Gaston de Pins, administrateur apostolique du diocèse de Lyon, tenant lieu d’archevêque. Les reliques sacrées de saint Irénée, martyr, et de saint Just, confesseur, y ayant été replacées grâce à la piété d’Irénée Boué et des administrateurs de l’église, il l’a dédié et consacré une troisième fois en 1831».

Derrière l’autel, l’orgue de 1921 réalisé par les établissements Merklin et Kuhn remplace un instrument précédent de 1858. Sa commande a été électrifiée en 1972. Il possède 22 jeux et 1232 tuyaux.

Le chœur comportait des vitraux peu colorés de Lesourd posés en 1827. Ils ont été remplacés dans les années 1920-1930 par de nouveaux vitraux réalisés par l’atelier lyonnais de Paul Nicod. Avec des figures géométriques, ils reprennent, dans l’harmonie des couleurs du vitrail central, le dessin des premiers vitraux installés au début de la nef et des bas-côtés.

Le vitrail central (1922) est conçu selon un carton du peintre lyonnais Georges Décote, qui a réalisé le carton des vitraux de la nef de la basilique de Fourvière. Il évoque le discours du Bon Pasteur et la parabole de la brebis perdue (Évangiles de saint Matthieu (Mt 18,12-13) et saint Luc (Lc 15,3-7).